Publiée le par OLIVIER LANOUX
Le judo club mérois à participé au dernier entrainement d'André Van Hauwe vendredi à Tours
Beaucoup d'émotions un moment intense, la grande famille du Judo était réunie autour de cet homme exceptionnel.
La presse en parle:
Hier soir, dans une salle Grenon devenue dojo, André Van Hauwe a dirigé son dernier entraînement, à 90 ans. Ils étaient 500 pour partager ce beau moment.
Un petit homme au regard turquoise, quelques sillons d'expérience creusés dans la peau. Un beau kimono blanc, et quelques cheveux assortis. Et tous les regards tournés vers lui, André Van Hauwe, 7e dan de judo.
Ils sont environ 500 à avoir investi l'antre des volleyeurs du TVB, en ce vendredi soir. La salle Grenon a été transformée en grand dojo pour fêter les 90 printemps d'un maître de l'art judo, rayonnant comme un soleil pour traverser l'hiver de son existence.
Ils étaient 300 fiers judokas en tenue, et aussi 200 amis ou connaissances, dans les tribunes. Il y eut d'abord une belle entrée en matière avec le Nage no Kata. Puis, par une démonstration, le sage André introduisait certaines techniques que ses disciples du jour reproduisaient dans une ambiance souriante et détendue.
Au micro, Lionel Hérin, président du JC Touraine, veille au bon déroulement de la soirée. Et André glisse de groupe en groupe, partageant sa joie d'être aussi bien entouré.
Les randoris s'enchaînent. Il y a des anciens, aux ceintures à la hauteur de dizaines d'années de pratique, mais aussi des minots à l'énergie débordante. A un petit bonhomme, André Van Hauwe glisse : « C'est pas mal ça ! » Bon pied (pour balayer), bon œil !
Le grand moment arrive avec la présentation du Itsutsu no Kata. Jean-Pierre Luneau, 4e dan, accompagne l'élégant André pour le réaliser avec cœur et justesse. C'est un haïku animé, bercé par la mélodie du violon et de la guitare qui habillent le silence. Un moment de belle émotion, pure.
Les 500 paires d'yeux sont rivées sur les deux hommes qui rendent un bel hommage à leur discipline.
Tonnerre spontané d'applaudissements, à la conclusion. André est habité. Tout à la fois par la grandeur du judo et par cette marque d'estime collective.
Les yeux bleus pétillent, se mouillent doucement. Tout cet amour et ce respect touchent profondément le fringant nonagénaire. Il prend le micro, et, avec quelques trémolos, glisse : « Beaucoup de remerciements à vous tous. Certains sont venus du département mais d'autres sont venus de loin. Alors, soyez bien prudents pour repartir. »
Les autres avant lui-même, voilà qui n'étonne pas ceux qui ont croisé la route d'André Van Hauwe. Il veille. Et puis l'émotion lui serre la gorge au moment de conclure : « C'est le plus beau cadeau de ma vie… » Nouvelle salve d'applaudissements, l'émotion se diffuse dans la salle.
Puis le tatami est vite envahi, chacun veut sa photo avec André, ou lui glisser un mot. « J'ai été votre plus jeune élève, à six ans », lance une dame. « Dédé, tu te souviens, je t'ai croisé à tes débuts, allant à la salle de La Riche avec ton sac de sport. J'ai connu ton père aussi ! », enchaîne un « ancien ».
" Les gens sont reconnaissants c'est simplement inimaginable "
On trouve quand même un petit espace pour recueillir les impressions de l'homme du soir, qui ne sait où donner de la tête avec tous ces fans : « Vous savez, dans ces moments-là, on ne trouve pas les mots. On est là, on se dit que ce n'est pas possible, qu'on est sur un nuage. C'est un moment formidable, qui couronne 62 ans de judo. Et les gens sont reconnaissants, c'est simplement inimaginable… J'ai donné beaucoup, mais j'ai reçu énormément aussi. En amitié, en joie, en émotion. J'ai trouvé ma place dans ce sport où le physique et le mental doivent marcher ensemble. »
Même s'il n'enseignera plus directement, il ne va pas s'éloigner tant que cela des tatamis : « Je ne quitte pas le judo ! Maintenant, ma vie de judoka va être de participer aux grandes compétitions, que ce soit en Touraine ou ailleurs. Les cours, c'est terminé. Mais si les gens veulent de mes conseils, je serai ravi de les donner… »
Sylvain Taillandier la NR 15/12/2012
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